mercredi 29 avril 2020

Impressionnismes du monde mécanique

"La rue, je ne peux pratiquement pas en sortir parce que dès que j'arrive à la campagne, je tombe malade. Rien que la vue d'un arbre ça me rend malade. Moi je suis né dans une ville et je ne peux pas aller ailleurs. J'adore ça, le bitume, l'asphalt, le béton, moi je ne rêve que de ça... Il faut détruire la télé. En plus, c'est très beau une télé qui explose. C'est une oeuvre d'art... Je ne supporte pas d'aller à la campagne, je ne comprends pas l'écologie, tout ça, ça me dépasse complètement. Moi je suis pour l'énergie nucléaire, pour la bombe atomique, je trouve ça très bien." 
- Alain Pacadis dans Apostrophes.

"Con mort. Pour le nucléaire avec les réactivistes. Faut être con pour mourir. Moi j'étais dans mon lit." 
- Kiki Picasso après le décès d'un militant tué lors d'une manifestation anti-nucléaire.

Kiki Picasso, 1974, élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République (19 mai) ; réalisation du dernier des essais nucléaires français atmosphériques (15 septembre) de la série / Il n’y a pas de raison de laisser le blanc, le bleu et le rouge à ces cons de français, 2016-2017

"Les arbres, la verdure, c'est très bien mais à la longue ça devient ennuyeux. C'est : des arbres verts, des arbres verts, des arbres verts, des arbres verts... Ok ! Très bien, qu'est-ce qu'on en fait ? Donne moi les villes ! Donne moi le smog ! J'aime ce que ce gamin [Alain Pacadis] m'a dit à Paris. Le roi des quoi ? Le roi des punks. Il m'a dit "Les gens se plaignent du smog, moi j'adore ça !" Il ouvrait et fermait ses fermetures-éclairs. Tu sais, il y a une manière d'aimer le smog. Ce n'est pas une contre-vérité. Ça fait du bien. Tu sors et... sniiiif !, tu es dans ton élément putain ! Tu marches à travers le smog. Tu vis à travers le smog. Tu aimes les immeubles. Tu aimes l'inflation. Il y a des créatures qui s'adaptent aux conditions. Il y aura des hommes du broui... du smog, de l'inflation... Voilà les gens qui survivront, tu ne le vois pas ? Ils sont prêts pour l'inflation, prêts pour le smog, ils aiment ça. Quelle est la différence ? Tout ça n'est que mental. Faut s'y faire." 
- Charles Bukowski à Barbet Schroeder dans The Bukowski Tapes.

"Le monde végétal, je suis assez sceptique là-dessus. Je préfère beaucoup la pollution à la chlorophylle par exemple. J'ai un peu peur du monde végétal parce que je pense que quelqu'un qui a un peu vécu en Amazonie doit avoir la même peur que moi. Tout de même, la chlorophylle, c'est la source des bactéries, des miasmes, des fièvres, des choléras, enfin de toutes les choses épouvantables. Quand il n'y avait pas de pollution, la durée moyenne de l'homme était de 30 à 35 ans. Elle n'était pas de 65 ans comme maintenant. Quand il n'y avait que la chlorophylle qui répandait les microbes à pelleté... Je déteste les miroirs et les romans qui emplissent l'univers d'êtres redondants qui vous émeuvent en vain. C'est un peu contraire à la chlorophylle mais c'est aussi contre les mots... Le danger est une mer de mots parce qu'il y a un moment, un seuil à partir duquel les mots ça devient à la fois quelque chose de cancéreux, d'étouffant comme les mauvaises herbes dans un jardin." 
- Roger Caillois dans Apostrophes. Encore. Décidément...

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