vendredi 13 octobre 2023

Musique et psychogéographie

 


À l’époque des couples désunis et des villes-musées, entre amnésie et futurs perdus, quel est encore le sens d’un mot comme dérive ?… Peut-être brancher son cerveau sur une fréquence pirate et marcher dans la ville au milieu des fantômes. Nous revendiquons d’être anti-fun, anti-brillant, terne nous semble un qualificatif juste et élogieux. Adieu vieille Europe, que le Diable t’emporte, toi et tes longs sanglots de synthétiseurs. Le passé fugitif et intime ne refait surface que sous la vibration des basses. Dans le brouillard plombant l’époque exsangue, on se branche alors sur cette fréquence pirate et on se laisse accompagner par une musique qui nous permettra, peut-être, d’entendre à nouveau nos propres pas.






« Quand Burial décrit sa façon de tester ses morceaux - en voiture, dans le Sud de Londres au milieu de la nuit -  pour déterminer s’ils possèdent la « distance » qu’il recherche, je pense systématiquement à Martin Hannett, le producteur de Joy Division, qui se livrait à des expéditions psychogéographiques comparables à travers le Manchester post-industriel de la fin des années 1970, en écoutant des groupes de l’époque comme PiL et Pere Ubu sur son autoradio. Hannett et Burial partagent la même obsession pour la reverb et les effets sonores subliminaux, souvent tirés du monde réel, qu’ils utilisent pour créer d’étranges espaces imaginaires. »

- Hardcore, Simon Reynolds 


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